ATTENTION, TOXIQUE !

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Depuis quelques jours nous recevons de nombreux témoignages au sein de CVP – Contre la Violence Psychologique concernant le terme « toxique ». Pour la plupart, les témoignages confirment et insistent sur une réelle toxicité de la relation lorsqu’une personne se retrouve sous l’emprise d’une autre, que ce soit au sein du couple, de la famille, ou dans un autre cadre.

Les mêmes termes reviennent : « Je me suis sentie empoisonnée. » « C’est comme si j’avais du venin qui me coulait dans les veines.  » « S’il vous plaît, avez-vous un antidote, est-ce qu’il y a un médicament ?  » « J’étouffe, je ne respire plus, c’est mortel. ».

Certains témoignages montrent en revanche le doute, la crainte que le terme « toxique » inspire.
« Pourquoi toxique ? Pourquoi ne pas dire destructeur ? Est-ce que ce n’est pas trop violent ? « 

Nous nous sommes posé la question au sein de CVP. Quel terme serait le plus adéquat, le plus judicieux pour qualifier cette relation ? Déjà utilisé par de nombreux spécialistes, à commencer par Susan Forward (Parents toxiques, ed. Poche Marabout), nous nous sommes interrogés sur ce mot qui nous vient spontanément, comme il s’est présenté à d’autres avant nous.

Toxique : parce qu’on peut en mourir, comme on peut en guérir. Toxique, car « le mal » s’infiltre plus ou moins lentement, graduellement, pour devenir peu à peu maître des pensées, du comportement, des gestes, de la vie toute entière de la personne sous emprise.
Toxique, car il se propage, conduisant parfois à des troubles somatiques, physiques, à des maladies longues à guérir et handicapantes.
Toxique car il entraîne un dérèglement. Et une accoutumance.
Toxique car nocif.

Pour citer Paul Valery : « Le mélange de vrai et de faux est énormément plus toxique que le faux pur. »

Il ne nous vient donc pas d’autre qualificatif. La relation d’emprise est toxique. Celui ou celle qui engendre cette relation l’est également, par ses agissements, avec son entourage. Et la mesure de ses actes ne peut être prise que sur le long terme.

©Anne-Laure Buffet